lundi 27 février 2017

23 février 2017 – La traversée de l'Est bolivien, des journées sans fin

Nous quittons Miranda tôt le matin afin d'échapper aux grandes chaleurs avec comme objectif d'être pas trop tard à Corumba pour passer la frontière.

Nous retraversons le Pantanal une fois de plus, avec ces marécages qui pullulent et ces énormes fleuves à traverser. Nous avons la chance de voir très vite et souvent de loin, encore de nombreux animaux en passant, dont certains que nous n'avions pas encore observés : cerf des marais et tamanoir (« tapis noir » dixit Blanche). En se rapprochant de la frontière, le terrain devient cependant un peu plus vallonné ; l'ambiance est tropicale et nous prenons sur la tête quelques gros orages.





Puis l'« horreur » commence. Nous arrivons à la frontière côté brésilien. Et bien, nos « amis » douaniers brésiliens supplantent au la main l'inorganisation des douaniers chiliens et argentins réunis... Nous avons dû arriver en 40ème position dans la queue, bien évidemment en plein soleil, sous une température de four, à 11h30... et bien, nous passons à 15h30... 40 personnes en 4, belle performance !!!
En Bolivie, c'est plus rapide, même si le passage de la douane reste très folklorique. Aurore doit courir faire des photocopies de documents que l'on vient juste de nous remettre à la douane (1 document par page, en A4). Nous sommes au milieu des conducteurs boliviens, brésiliens,..., qui sont eux aussi confrontés aux affres de la rigueur de l'administration douanière bolivienne (interdiction d’agrafer les documents, obligation d'avoir et l'original et la copie, 1 document par page et en A4... photocopié sur une xerox, c'est marqué...). On ressent une certaine solidarité entre chauffeurs, c'est bon enfant, et nous dégoulinons tous en plein cagnard.
La douane est dans une impasse, et comme le douanier veut vérifier sur chacun de nos véhicules notre numéro de chassis, juste devant le bureau, cela devient vite le bazar.
Cette étape enfin passée (ouf, pour nous, le numéro était sur le pare-brise et non sous les sièges pour d'autres), il faut enfin entrer dans le bureau dans lequel s'entassent des télévisions, des enceintes, et autres choses récupérées par les douanes. Je dois y entrer seul car je suis en première position sur la carte grise. Mais rapidement, devant le niveau de mon espagnol légèrement supérieur à celui de leur français, ils autorisent, à titre exceptionnelle, Aurore à rentrer... ça les perturbe que le camping-car soit à nos 2 noms...
Vers 16h30, nous quittons enfin la frontière et au bout de 50 m, l'orage craque enfin et déverse des trombes d'eau, sans malheureusement que cela fasse baisser la température.

Après plusieurs contrôles de police, péages, et de nombreux kilomètres, nous nous posons dans une station-service à Roboré, à près de 200 km de la frontière, après avoir roulé de nuit sur la fin.

A 6h le lendemain matin, nous faisons la queue à la station-service. Nous avons droit au tarif « étranger » (environ 9 bolivianos/l, soit 1,2 €, contre 3,7 bolivianos pour les locaux!). 3 militaires sont présents dans la station pour veiller que le bon tarif soit bien appliqué, sachant qu'il faut décliner son pédigré de fond en comble pour avoir droit à un peu d'essence (jusqu'à son numéro de passeport...). Mais ils ne prennent pas la carte de paiement et nous avons quasi rien comme bolivianos (juste le change du restant de reals brésiliens). Nous laissons un passeport comme garantie et partons dans cette « charmante » ville de garnison qu'est Roboré à la recherche d'une banque et d'un distributeur de billets. Heureusement, et contre toute attente, cela se passe vite et bien et nous pouvons filer en direction de l'Ouest.

Nous nous arrêtons dans le village de Chochis, pour aller visiter un sanctuaire construit juste au-dessus, en l'honneur des habitants de ce village décédés lors d'une inondation exceptionnelle en 1979.
Au pied d'une montagne toute rouge, un joli sanctuaire a été construit et de nombreuses sculptures racontent l'histoire, rendent hommage aux victimes et agrémentent le lieu qui est très agréable. Nous avons dû laisser le camping-car au milieu de la route en pavée pour finir à pied le dernier km.

























Puis nous reprenons la route en direction de San Jose de Chiquitos, qui abrite une des Missions jésuites les mieux conservées. Celle-ci se situe sur une jolie place pleine de vie au milieu de la ville.


















Nous tournons dans San Jose de Chiquitos, achetons quelques empanadas pour la route, faisons attention aux nuées de motos qui nous tournent autour, et découvrons des premiers mormons ? Ce secteur abrite une importante population de ménonnites (près de 70 000 en Bolivie, ce qui en fait la plus importante population d'Amérique du Sud). Sur la route, au gré des noms de domaine, nous voyons transparaître pour beaucoup leur origine allemande ou hollandaise.




Nous reprenons la route finalement en direction de Santa Cruz de la Sierra, puis de Samaipata (nous avons hésité à aller plus au Nord, visiter 2 autres Missions Jésuites à San Javier et à Conception, mais la crainte de la qualité de la route, la lassitude des moustiques et de la chaleur, nous ont fait choisir l'autre option). Plus nous nous en approchons, plus les cultures deviennent importantes, avant que ce ne soit la ville tentaculaire qui l'emporte. Il nous faudra plus de 1h30 pour traverser la ville avec toujours des voitures sur 3 files, passant de l'une à l'autre en klaxonnant, sans clignotant et doublant préférentiellement par la droite.
Nous essayons d'acheter de l'essence, mais dans la première, on ne sert pas les étrangers... Bel accueil... Nous en trouvons cependant un peu plus loin et attaquons ensuite la route en direction de Samaipata, dont la traduction du quechua veut dire « repos dans les hautes terres ».
Après plus d'1 heure encore de traversée de villages formant la « banlieue » de Santa Cruz de la Sierra, nous attaquons la montée. On nous avait dit « la carretera, mucha bueno, todo asfaltado »... j'avais dû mal comprendre, c'est un enchaînement de morceaux en asphalte bourrés de trous, avec des morceaux en terre. Nous progressons lentement d'autant plus que la nuit est tombée. On se cale derrière un camion et on monte tranquillement, même si le camion nous incite plusieurs fois à li passer devant, en vain.

A 20h, soit quasiment 1h30après la tombée de la nuit, on arrive devant le camping visé : la porte est fermée à clé. Des campeurs à l'intérieur nous indiquent la maison de la propriétaire. Nous allons frapper à la porte, sa voiture est devant, mais rien... Aurore va discuter avec le voisin qui finalement nous accueille juste devant chez lui sur un terrain plus ou moins plat, dans un virage en épingle à cheveux de la route de moyenne montagne que nous avons empruntée. Nous dormirons donc au doux bruit des freins de camions qui passent toute la nuit, mais il n'y a pas de moustiques et la chaleur est tombée... nous sommes à 1600 m d'altitude.

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