lundi 27 février 2017

27 février 2017 – Nationale 7 pour Cochabamba... ce n'est pas la route des vacances...

Après un lever à 5h30, encore dans la nuit, nous arrivons à la porte du camping pour prendre la route de Cochabamba. Aurore a discuté avec la propriétaire pour qu'elle nous ouvre la porte à cette heure-là. On klaxonne et elle ne vient pas. Aurore saute la barrière, toque à sa maison et là, elle vient. Mais, manque de pot, une voiture s'est garée juste entre la porte et la route... Impossible de passer. On klaxonne, mais rien n'y fait jusqu'à ce qu'on s'aperçoive que quelqu'un dormait dedans. En insistant, il bouge enfin son véhicule, et nous partons avec une demi-heure de retard...

Le début de la route se fait bien, sur des petites routes de montagnes au milieu des forêts et des nombreux villages. Finalement, nous avons choisi de faire l'option sud, la nationale 7, ou ancienne route de Cochabamba à Santa Cruz. On nous a assuré qu'elle était bonne hormis 68 km de travaux après Comorapa.
Nous nous arrêtons pour prendre de l'essence pour compléter notre plein, et là, cela se fait à la bolivienne. En 30 minutes, on réussit à avoir 15 l. Bon, on les a au tarif bolivien, mais pour cela il faut prendre l'essence dans un bidon, puis aller remplir le camping-car que l'on doit garer à l'écart. Première difficulté, pour avoir droit à acheter de l'essence, il faut montrer patte blanche : donner son nom, son numéro de passeport ou de carte d'identité pour les boliviens, la plaque d'immatriculation du véhicule... et pour avoir le tarif bolivien en bidon, il est nécessaire de donner quelque chose : ce sera le nom de la personne qui sert l'essence.
Deuxième difficulté, il faut un bidon pour transporter le diesel... le bidon qu'on nous donne vient de servir à transporter de l'essence, on le rince plein de fois au diesel pour ne pas avoir de soucis....
Troisième difficulté, il nous faut un entonnoir pour remplir le camping-car. Aurore va demander à la station-service, on lui indique plusieurs fois, elle ne trouve pas... jusqu'à ce que l'on se rende compte que les entonnoirs utilisés sont en fait des bouteilles de coca découpées...
Au bout de 30 minutes, mission effectuée, on peut repartir.



Nous poursuivons sur une route asphaltée pleine de trous à une moyenne phénoménale de 45 km/h (nous avons près de 400 km à faire pour rejoindre Cochabamba). Nous traversons différents villages qui se réveillent. Le paysage change et le milieu devient plus sec, les cactus réapparaissent.






Arrivés à Comorapa (après 150 km), la route change car elle est en travaux. Les 15 premiers km se font bien sur toute la montée du col initial, Aurore prend des photos. Puis cela se gâte dès que l'on redescend, et les photos cessent ! Nous sommes aux alentours de 2800 m d'altitude.
Dans chaque virage à gauche (la montagne est à droite), il y a de la boue très grasse et de grosses quantités d'eau. Les pluies de la veille ont copieusement dégradé la piste.
On espère qu'à chaque nouveau virage, cela ira mieux, mais c'est plutôt le contraire. Il y a quelques passages limites, mais heureusement cela passe car nous sommes en descente. Il se met à pleuvasser.




Puis la route remonte, jusqu'à passer un col à près de 3100 m. La montée se fait assez bien, la route étant plutôt sèche, hormis une fois, où il faut s'y reprendre à 2 fois pour franchir.
Mais de nouveau la descente est compliquée avec de grosses quantités de boue. Nous sommes au niveau d'une forêt de brume et les arbres et le paysage sont chargés d'eau et d'humidité. Les freins sont pleins de boue.
Soudain la route s'améliore, puis devient complètement lisse et goudronnée !! Nous avons franchi les travaux. Mais il y a eu plus de 35 km de vraiment pénibles et les 2 heures ont été vraiment longues...

Une pause nous permet de voir l'état dans lequel se trouve le camping-car qui a changé de couleur.


Nous passons à Pojo en nous disant que le plus dur est derrière nous et enchaînons dans un paysage un peu plus sec. Mais, alors que cette route est indiquée comme asphaltée, nous nous retrouvons pour près de 80 km sur de la piste. Cela avance tout doucement.
Le paysage reverdit peu à peu et il y a des petites maisons disséminées partout dans le paysage. Nous sommes toujours aux alentours de 3000 m d'altitude.



Soudain, après Epizana, 2 nouveautés :
- la route devient asphaltée (et bonne) et de suite il y a un péage (oui oui cette magnifique piste est payante ! bon 7 bolivianos, 1 euro c'est peu),
- et au détour d'un virage apparaît un parc éolien qui semble un peu incongru dans ce paysage de dénuement où il manque l'essentiel.


Puis la route monte encore et nous nous retrouvons à près de 3700 m d'altitude.



De là, nous redescendons vers Cochabamba (à 2 700 m d'altitude).
L'entrée est ralentie par des fêtes dans des villages (nous sommes dimanche et en période de Carnaval), par les bouchons aux portes de Cochabamba et par des chauffeurs qui veulent absolument passer à 2 alors qu'il n'y a qu'une place.



Ouf après 12 heures de route nous voici à destination ! 
Depuis le temps qu'elle attendait ça : Aurore est super contente de retrouver sa copine Delphine (une ex volontaire de la DCC) installée à Cochabamba avec son fils Matteo depuis plusieurs années. Les enfants eux aussi sont contents de pouvoir passer du temps avec un nouveau copain. Après des retrouvailles rapides nous allons poser le camping-car et passer la nuit devant des amis de Delphine, Jérémy et Sandrine, dans une résidence sécurisée.



Bilan de la semaine pour les enfants

Aubin

Les +
- Quand on était dans un camping à Las Cuevas où il y avait des jeux et, en face, on pouvait aller voir 3 cascades et on pouvait se baigner. On y est allé, c'était trop bien !
- Quand on a fait beaucoup de route et aussi beaucoup de boue. Pendant ce temps, on a joué longtemps avec Blanche et on a regardé un dessin animé. C'était entre Samaipata et Cochabamba.

Le -
- Quand il y avait de gros bouchons dans Santa Cruz de la Sierra. On a attendu longtemps et quand nous sommes arrivés au camping, il était fermé. On a dû dormir en face, devant une maison.

Blanche

Les +
- Quand on est allé dans un château-fort inca. En fait, c'était une grosse pierre avec des cavités et des symboles religieux.
- Quand on a mangé dans un restaurant à Samaipata. J'ai mangé une milanesa. C'était très bon !

Le -
- Dimanche, on a roulé dans la boue et ça bougeait dans tous les sens. Ma caisse à jouets est tombée et, pour la retenir, j'ai failli tomber aussi. Heureusement, Aubin m'a retenue.

25 février 2017 – Halte à Samaipata « repos dans les hautes terres »

Après une bonne nuit, nous reprenons la route pour faire les 20 derniers km en direction de Samaipata. La route est désormais bonne et nous traversons différents petits villages pleins de vie. Le paysage a complètement changé et nous sommes dans de la moyenne montagne avec de la forêt entrecoupée de cultures.







Quelques km avant Samaipata, nous allons visiter, au sommet d'une montagne, « El Fuerte de Samaipata ». Le nom a été donné à tort, car il s'agit plutôt d'un lieu de recueillement et de vénération, un temple pré-inca, puis inca, puis utilisé par les conquistadors espagnols.
On y retrouve donc sur le même lieu différentes époques et différentes utilisations : lieu religieux, lieu de vie, garnison militaire, et même observatoire astronomique.

Le site est bien entretenu, bien présenté. La première partie de randonnée grimpe jusqu'au site et permet d'avoir une jolie vue sur les vallées environnantes






Puis nous arrivons sur le site même composé principalement d'un gigantesque rocher de près de 300 m de long.
De grandes structures en bois nous permettent de le surplomber et de voir les réalisations datant de l'époque pré-inca.



Nous avançons et voyons les compléments réalisés par les incas, puis par les conquistadors espagnols complétant et modifiant la vocation du site.







Nous rejoignons ensuite Samaipata sous un bel orage et allons manger au resto. Puis nous allons faire 3 courses au marché municipal. Nous envisageons de nous poser car demain débute le Carnaval de la ville. Aurore en profite pour appeler sa copine Delphine qui vit à Cochabamba pour caler notre arrivée.




A Samaipata, nous ne sommes pas loin de Vallegrande, lieu célèbre comme comme étant l'endroit où le Che a été tué (on pense à toi, Gégé).


Nous essayons ensuite de rejoindre les 2 campings indiqués sur Samaipata, ainsi que le bivouac indiqué à cause du stade. Mais, en raison de l'état des routes qui sont défoncées par les pluies de la saison des pluies, nous ne pouvons en atteindre aucun.
Nous décidons donc de faire demi-tour et d'aller rejoindre le camping qui n'avait pas voulu de nous la veille, à Las Cuevas.
Cette fois-ci est la bonne et nous nous posons pour une soirée tranquille. Les enfants jouent et profitent des balançoires et autres toboggans.



Le matin suivant est consacré à l'école après 3 jours pleins sans toucher les cahiers, plus une grosse partie de jeux, sans que le camping-car ne bouge dans tous les sens.


Puis l'après-midi, nous allons voir les 3 cascades situées sur un sentier en face de notre camping. L'orage a déjà craqué une fois et menace de nouveau. Résultat : il n'y a quasiment personne, mais il ne fait pas très chaud. Les enfants en profitent quand même et se baignent sous la plus grande des cascades, puis joue longuement dans l'eau claire et le sable fin.
L'endroit est très agréable, entouré de hautes montagnes et de forêt luxuriante.
Nous faisons la randonnée complète, nous arrêtons aux 3 cascades, allons faire un tour au mirador, en gros, on en profite pleinement jusqu'à l'heure de fermeture à 17h30.











Comme à de nombreux endroits en Amérique du Sud, les anciens pneus trouvent une nouvelle utilisation.




Aurore a passé une partie de la journée à se renseigner sur la route à emprunter pour rejoindre Delphine et Cochabamba, car 2 options s'offrent à nous. En tout état de cause, la route demain sera longue et nous avons prévu de partir aux aurores.