Après
une petite tentative pour prendre la mythique Ruta 40 en direction du
Nord, nous avons dû abandonner - balancés en tous sens que nous
étions - et sommes bien sagement revenus nous terrer contre le mur
des sanitaires de notre camping de Tres Lagos !
Denis
et Marie-Thé (avec les 2 auto-stoppeuses françaises de la veille),
et Guy et Malou (avec les 2 auto-stoppeurs italiens de la veille),
eux, ont pu prendre la route.
La
journée de vendredi se passera donc dans un vent affreux mais
bien à l'abri dans notre cocon !!! Elle sera studieuse pour les
enfants et tranquille pour les parents.
Aubin
et Blanche en profitent également pour jouer aux petites voitures en
imitant le ripio qu'ils subissent eux aussi (peut-être même plus
que nous, car cela bouge plus dans la cellule) avec du carton ondulé.
En
fin de journée, nous sortons tout de même faire un petit tour dans
ce village perdu au milieu de nulle part. Les enfants passent un long
moment au parc de jeux puis nous faisons un crochet à l'épicerie du
coin fermée jusqu'à …. 19 h00 !! Chacun son rythme !
Samedi
matin, dès 7h30, profitant d'une petite accalmie, nous nous
attaquons de pied ferme à cette fameuse RN40 vers le Nord. Jusque là
empruntée presque essentiellement par les touristes, l'Etat argentin
essaie de la désenclaver en la reliant le plus possible à des
villages ou villes... Son itinéraire est donc modifié et souvent
rallongé : notre GPS ne sait plus à quel saint se vouer !!
Quand
à l'état de la chaussée... Après 40 bons kilomètres asphaltés,
comme de bien entendu, nous retrouvons le ripio pendant plus de 70
km. Le ripio est difficile, il y a du vent, mais heureusement il ne
pleut pas !
Puis
la route s'améliore jusqu'à Bajo Caracoles (via Gobernador Gregores
où nous avons refait les pleins et où les enfants ont vu le Père
Noël), même si c'est sur des routes que ne connaît pas le GPS.
A
partir de là, nous obliquons vers le Chili sur la Route Provinciale
41 (ou 103, on ne sait toujours pas!) et là cela devient
affreux nous roulons entre entre 15 et 18 km/h, avec 2 pointes à
26 !!! Pour faire 50km.... on vous laisse faire le calcul !
Heureusement que le pompiste de Bajo Caracoles nous avait dit « Si,
si, la Carretera esta buena »...
On
voit une seule voiture en tout et pour tout mais le paysage devient
somptueux. Nous nous posons pour passer la nuit au bord d'une petite
rivière, le long de la route, sans être trop inquiets d'être
dérangés par le bruit de la circulation.
Nous
sommes survolés par un condor. Et, en remplissant le seau à la
rivière, je pêche miraculeusement une petite truite d'une quinzaine
de cm...
Le
lendemain, nous repartons pleins d'entrain : le poste frontière
est annoncé à 16 km à vol d'oiseau, mais 30 km en réel...
Il
nous faudra 2 heures, sur une piste toujours aussi affreuse, mais
dans des décors de plus en plus somptueux. Rapidement, le vent se
lève, et nous voyons au loin de gros nuages de poussières. Au bout
du compte, c'était bien de la poussière mais surtout de l'eau...
Nous passons en effet au bord d'un lac dont l'eau est soulevée par
la force du vent. Le camping-car fait des embardées dans tous les
sens.
Arrivés
au poste frontière argentin, c'est la tempête. Le vent souffle à
près de 100 km/h. Les douaniers ont peur pour leur toit. Le
camping-car tangue dangereusement. Une moto de brésiliens se
couche. Ils viennent prendre un café à l'abri dans notre
camping-car avant d'être invités par les douaniers à déguster le
cordero (agneau grillé). Il faudra se mettre à 6 pour relever la
moto, grâce à l'abri protecteur d'un 4x4.
Nous
décidons de nous poser un peu à l'abri de quelques peupliers (abri
tout relatif, le camping-car bougeant toujours dans tous les sens) et
d'attendre une éventuelle accalmie.
L'endroit
est malgré tout plein de charme, un joli poste frontière bien
arrangé, au milieu de nulle part, au pied de montagnes magnifiques.
Les douaniers (argentins, plus un militaire chilien d'un poste situé
à 5 km de là) sont sympathiques et nous discutons un moment à
l'abri dans leur poste de douane, alors que nous sommes allés leur
apporter des décorations de Noël réalisées dans l'après-midi.
Ils les installent sur leur sapin personnel.
Apparaît
un gaucho sur son cheval, avec une selle en peau de mouton, qui vient
de parcourir 5 km dans le vent pour téléphoner au poste frontière.
Les
enfants observent une maman poule et ses 5 poussins qu'elle conserve
bien à l'abri du vent sous ses ailes.
Sur
le coup des 19h, on se décide à y aller, le vent ayant légèrement
diminué. La route se fait bien et est toujours aussi belle. 11 km
après, nous arrivons au poste chilien. Le passage se fait
tranquillement, le douanier visitant notre camping-car avec de grands
yeux surpris.
On
part après que j'ai pris une photo pour eux de toute l'équipe du
poste frontière : c'était le dernier jour de leur chef qui
partait à la retraite et ils voulaient immortaliser le moment.
Nous
poursuivons notre route côté chilien dans les mêmes conditions
(paysages somptueux mais route affreuse, qui devient en plus
étroite). Heureusement, nous ne croisons personne jusqu'à notre
bivouac au bord d'un rivière en face du camping de Casa Piedra.
Bilan de la
semaine pour les enfants
Aubin
Les +
- quand on a dormi
dans un très joli bivouac où on a pu jouer aux voitures près de la
rivière, devant des vaches et sous un condor
- quand Papa a
fait des crêpes au sucre et à la confiture le jour où il y avait
beaucoup de vent et on ne pouvait pas rouler
Le -
- quand on a fait
de la piste mauvaise avec du vent. C'était avant la frontière où
on a vu une poule et ses 5 poussins
Blanche
Les +
- quand on a vu un
gros morceau de glace qui se détachait du glacier (Perito Moreno).
Cela faisait beaucoup de bruit !
- quand nous avons
dormi près d'une rivière. On a joué aux voitures dehors
Le -
- Une nuit, on
dormait tranquillement jusqu'à ce que des gens stupides viennent
taper sur notre camping-car. Ça m'a fait peur !
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